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Szmul Elja FINKELSZTEJN convoi 6 par son fils Georges FINKELSZTEJN

En 1942, j’avais 4 ans et demi le jour (rafle du Billet Vert) où mon père s’est présenté devant les autorités françaises suite à une convocation. Ma mère ayant un mauvais pressentiment l’a supplié de ne pas s’y rendre.

Mon père, de nationalité polonaise, avait avant la guerre et l’occupation allemande, fait une demande de naturalisation française. Il voulait être en règle et subvenir aux besoins de sa petite famille. Ma mère et moi qui étions Français nés Français et lui engagé volontaire dans l’armée française (voir photos) pour  défendre ce pays qu’il aimait tant. Comment s’imaginer qu’il serait livré peu de temps après aux Allemands par les autorités françaises ?!

Ne le voyant pas revenir le jour de la convocation, nous le guettâmes toute la journée et toute la nuit, sur le balcon de notre petit appartement, au 6e étage. Il ne revint jamais.

Pendant l’occupation, nous nous sommes réfugiés en Lozère, dissimulant nos origines juives en gardant profondément l’espoir de voir revenir mon père vivant.

Ce n’est qu’après la libération que nous avons appris par les autorités françaises que mon père faisant partie du convoi 6, qu’il avait été déporté au camp de concentration d’Auschwitz et exterminé en 1942 dans les chambres à gaz et fours crématoires, coupable d’être Juif, trop soucieux d’avoir voulu être en règle pour pouvoir continuer à faire vivre sa petite famille française.

Aujourd’hui encore, 65 ans après, mon cœur saigne toujours à la pensée de mon père disparu. Si tragiquement. Il m’a tellement manqué.

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