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Témoignage sur Schmuel ou Szmul Liebermann convoi 6 par son fils Aron Livnat

Mon père, Schmuel Liebermann, né en 1907 à Janow Podlaski en Pologne, d’une famille pauvre et communiste, tomba amoureux de ma mère Myriam Ruzal, issue d'une famille très riche. Elle était la fille du rabbin Rav Aharon Ruzal, propriétaire de plusieurs moulins à farine et également fournisseur de viande à l'armée polonaise. Bien évidemment leur amour fut interdit et la seule solution pour le jeune couple fut de s'enfuir pour la France qui, à cette époque, était ouverte à l'immigration et représentait le pays de la Liberté. 

Ils se marièrent dans les années 1930, travaillèrent très dur et fondèrent leur propre famille. Trois fils naquirent de leur union : Georges (z"al), qui fut abattu dans la rue pendant le couvre-feu durant la seconde guerre mondiale, Albert/Arele, auteur de ce témoignage, et Maurice/Moshe, né pendant la guerre.

Leader communiste, mon père s’engagea dans les Brigades Internationales en Espagne. Il fut rapatrié en France après avoir été blessé. Quand la seconde guerre mondiale éclata, il s'engagea dans l'armée française, bien que n'étant pas citoyen français. Quand la France capitula, il rentra à maison, mais fut raflé peu après par la gendarmerie française et livré aux Allemands qui l'internèrent au camp de Beaune-La-Rolande. Je me souviens que nous lui avons rendu visite au camp, ma mère, mon frère Georges et moi. A cette occasion, il me fit cadeau d'un bâton sculpté que malheureusement j'ai perdu.

D'après les archives, nous savons qu'il a été déporté dans le convoi No 6 pour Auschwitz. Peu après la Libération, un rescapé du camp est venu voir ma pauvre mère, et lui a raconté que mon père avait été tué à coup de bâtons par un kapo parce qu'il avait voulu s'interposer entre le kapo et un de ses amis.

Après l'arrestation de mon père, ma mère et mon petit frère ont été sauvés par la Résistance communiste. En ce qui me concerne, j'ai vécu tout le reste de la guerre, caché dans différents couvents.

En 1949, le peu qui restait de notre famille, ma mère, mon petit frère Moshe et moi-même, sommes montés en Israël.

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