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Mikulas Strompf par Geoffroy Jung élève du lycée Claude Nicolas Ledoux de Vincennes

Mikulas Strompf par Geoffroy Jung élève du lycée Claude Nicolas Ledoux de Vincennes

28 juin 1919, le traité de Versailles est signé, le peuple austro-hongrois se trouve divisé. En 1925, Mikulas demande un asile économique pour pénétrer en France. Lui et sa famille arrivent dans le pays en tant que professionnels. Son niveau s’élevait à un équivalent d’un CAP électrotechnicien. Ils deviennent habitants au 25 rue des Laitières à Vincennes dans le département du 94. Sa femme devient « couturière à façon » dans l’atelier de son père dans lequel y travaillaient vingt ouvriers.

Du côté maternel, la famille est aisée. Oscar Stein officier dans l’armée rouge , de vrai métier tailleur,  suit la famille en France ainsi que les sœurs de ses grands-parents. La femme de Mikulas coud des robes pour des personnes. Du côté paternel, la famille est très pauvre. Ils déménagent en Tchécoslovaquie. Ils étaient deux frères élevés par leur mère. Elle faisait des ménages à domicile, raccommodait les affaires (Singer 31K15). Les deux frères habitent dans le même immeuble. Mikulas rencontre un monsieur qui achetait du matériel dentaire afin de le retaper. En 1936, il s’y investit et crée son entreprise (fauteuil à pédales - armoires à instruments). Son frère travaille en tant que monteur téléphonique chez Thompson.

Les familles hongroises se reposaient sur les bords de Marne. Ils y préparaient la cuisine, écoutaient la musique et dansaient parfois.

En 1933 Mikulas et sa femme se marient. Un an après ils font une demande de naturalisation et l’année suivante Raymond Strompf nait. Ses parents patinaient sur glace sur les lacs et les rivières du bois de Vincennes et allaient en regarder des spectacles. La famille habitait au quatrième étage sans ascenseur (HLM). L’appartement faisait quarante-cinq mètres carrés, il comportait : deux pièces, un wc et une cuisine. Au sein du lieu d’habitation la famille parlait leur langue et le français.

Les populations juives cherchent à s’intégrer dans les villes tels que Montreuil ou Vincennes. Le chômage n’existe pas, « les migrants » trouvent facilement du travail. Chez eux, ils discutaient beaucoup de politique et lisaient beaucoup de journaux.

La famille Strompf aimait beaucoup la France. Le père avait même demandé à la préfecture « l’application de la loi de juillet 1927 » pour que son fils acquière la nationalité française. En 1939 la guerre est déclarée contre l’Allemagne nazie, il s’engage dans la légion étrangère. Il se présente donc à la caserne de Reuilly et s’engage pour toute la durée de la guerre. Pendant ce temps-là il ferme son entreprise.

25 000 Juifs s’engagent dans la légion étrangère pensant que la France allait les aider.

Dès que les Allemands arrivent à Paris, la famille part vers l’île de Ré. Là-bas, Mikulas s’asseyait sur le sable et regardait au loin les batailles navales sur l’atlantique. Après un an sur l’île, ils reviennent à Paris car ils n’avaient plus d’argent. Le 1er régiment de marche est dissout.

Mai 1941, les parents STROMPF sont arrêtés pendant la rafle du Billet Vert. Mikulas est accompagné par sa femme et est conduit à Pithiviers. Durant son internement il construit des maquettes, un bateau de croisière, un avion de chasse, un porte-plume et un cendrier (symboles de la famille et de l’évasion). Au début les gardiens étaient plus compréhensifs. Les familles envoyaient de la nourriture tandis que les hommes envoyaient leurs œuvres dans des linges sales.

En 1941 Louis Strompf se fait arrêter et atterrit dans la Drome. De là il entre dans la Résistance. Rolande se charge de Raymond et de sa famille afin qu’ils puissent passer la ligne de démarcation. Tous les soirs la famille écoutait Radio Londres. La femme de Mikulas se fait arrêter le seize juillet 1942 pendant la Rafle du Vel d’Hiv et est déportée le trente juillet 1942 (convoi n°12).

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