Informations sur les frères Gurencajg / Gourenzeig par les élèves du lycée Alain Colas de Nevers
ICCHOK / GURENCAJG / GOURENZEIG / convoi 6
Icchok Gurencajg est né le 6 juin 1908 [1] à Varsovie en Pologne. Ses parents s’appelaient Cala Gurencajg et Perla Szpajzman [2] décédés prématurément : son père est mort du typhus en 1914. Il était le 3ème d’une fratrie de quatre garçons.
Son frère aîné, Noussen né en 1900, est parti à Paris rejoindre un oncle de son père, Jacob Gurentzeig installé depuis 1903 [3] qui jouissait d’une situation confortable de négociant. Il était marié et avait 6 enfants. Noussen a rejoint la France car il a fui le service militaire lors de la guerre russo-polonaise. Une fois sa situation matérielle assurée, grâce à son atelier de tailleur pour dames (il faisait des manteaux), Noussen a fait venir ses trois jeunes frères Abraham, Icchok et David qui l’ont rejoint progressivement au cours des années 1920 [4].
Il semblerait que deux d’entre eux travaillaient avec lui dont Icchok comme presseur (il faisait le repassage) [5].
Abraham Moïse dit Maurice a exercé le métier d’ébéniste [6], puis celui de vendeur [7]. Icchok habitait chez Abraham au 117 rue du Faubourg du Temple (10ème), avant de se marier avec Georgette Kouchinsky, le 6 juillet 1933 [8], née en France, le 5 mars 1916 de parents juifs polonais venus en France avant 1914. Selon l’acte de mariage, elle était sténodactylo mais le recensement de 1936 indiquait mannequin.
Icchok et Georgette se sont installés au 13 rue Louis Bonnet dans le 11ème [9]. Selon, le fichier de la sûreté générale française, Icchok était communiste en 1939 [10], peut-être sous l’influence du cousin Abraham, trotskyste selon Joseph Gourand qui indiquait qu’il a aussi convaincu André le frère aîné de Joseph [11]. Lorsque la guerre a éclaté, il s’est engagé et est devenu réserviste dans un bataillon de volontaires étrangers [12]. Icchok a accepté ensuite de partir dans un « chantier de travail » dans la Nièvre, peut-être après avoir perdu son emploi, c’est-à-dire après l’aryanisation de l’entreprise de son frère.
Dans le département, ces lieux ont ouvert fin 1940. L’un d’entre eux a pris un caractère particulier puisqu’il ne comptait que des Juifs étrangers ou d’origine étrangère. Il a démarré peut-être au début de 1942 et a compté en mars 1942, à son maximum 126 ouvriers qui étaient payés et avaient des « permissions » [13]. Icchok s’est retrouvé à travailler comme bûcheron dans ce chantier de chômage. Il a été arrêté par la gendarmerie le 13 juillet 1942, à 9h30, lors de la rafle des travailleurs du chantier de chômage, avec 15 autres personnes [14].
Il a été interné à Pithiviers [15] puis a été déporté vers Auschwitz par le convoi 6 du 17 juillet 1942. Il est mort dès le 22 juillet.[16]. Icchok ne semble pas avoir eu d’enfant. Georgette a divorcé le 15 octobre 1943. Elle n’a pas été déportée et s’est remariée après la guerre.
Abraham a été déporté depuis Pithiviers par le convoi 4 convoi 4 du 25 juin 1942, son épouse Mirla née Saborska a été déportée depuis Drancy par le convoi 40. Leurs enfants Charles (1929-1987) et Lucien (1934-20046) ont échappé à la déportation.
David a été déporté depuis Pithiviers vers Auschwitz par le convoi 4 convoi 4 du 25 juin 1942, son épouse Masza née Himelfarb a été déportée avec leur fils Serge depuis Drancy par le convoi 19 du 14 août 1942.
Noussen a été déporté depuis Drancy vers Auschwitz par le convoi 77 du 31 juillet 1944 avec son épouse Razla ( Rosa ) née Cukier et trois enfants :
L’ainé, Zalo dit André, né en 1921, s’est suicidé au camp, Marie née en 1924 y est décédée.
Joseph Gourenzeig, né en 1927, plus tard Joseph Gourand a survécu. Paulette, la plus jeune sœur, cachée, n’a pas été déportée et a retrouvé Joseph qui s’est occupé d’elle après la guerre.
L’oncle Jacob a été interné à la prison de Montluc à Lyon, en août 1944 et a fait partie des fusillés de Bron des 17 et 18 août 1944 [17].
1 https://www.legifrance.gouv.fr/download/pdf?id=Gjbw3CqgRxdJSAfrA2eFTe0gHdW0aljTwBvRKrtzL_8 =
2 Selon son acte de mariage :
https://archives.paris.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?
arko=YTo2OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMjQtMDUtMTgiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE
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1555%2C-
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3 En tout cas avant 1909, selon le Mémorial de la Shoh : https://ressources.memorialdelashoah.org/notice.php?
q=noms_tous%3A%28gourentzeig%29%20AND%20id_pers%3A%28%2A%29&spec_expand=1&start=0 repris par le dictionnaire Maîtron : https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article183635,
4 Joseph Gourand Les Cendres mêlées, le Cherche Midi éditeur, Paris, 1996 p. 16. Joseph est l’un des fils du frère aîné d’Icchok, Noussen. Il est survivant de la shoah. Il a écrit un récit sur l’histoire de sa famille.
5 https://archives.paris.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YTo2OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMjQtMDYtMDYiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE6ImFya29fc2VyaWVsIjtzOjQ6InJlZjEiO2k6MTE7czo0OiJyZWYyIjtpOjQ2MTQ7czoxNjoidmlzaW9ubmV1c2VfaHRtbCI7YjoxO3M6MjE6IZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWxfbW9kZSI7czo0OiJwcm9kIjt9#uielem_move=-924%2C31&uielem_islocked=0&uielem_zoom=140&uielem_brightness=0&uielem_contrast=0&uielem_isinverted=0&uielem_rotate=F
6 https://archives.paris.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YTo2OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMjQtMDYtMDYiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE6ImFya29fc2VyaWVsIjtzOjQ6InJlZjEiO2k6MTE7czo0OiJyZWYyIjtpOjQ1OTI7czoxNjoidmlzaW9ubmV1c2VfHRtbCI7YjoxO3M6MjE6IZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWxfbW9kZSI7czo0OiJwcm9kIjt9#uielem_move=-108%2C-17&uielem_islocked=0&uielem_zoom=138&uielem_brightness=0&uielem_contrast=0&uielem_isinverted=0&uielem_rotate=F
7 Il est qualifié de vendeur, sur une liste des internés du camp de Pithiviers, visible sur le site du Mémorial de la Shoah
:https://ressources.memorialdelashoah.org/notice.php?q=noms_tous%3A%28gurencajg%29%20AND
%20id_pers%3A%28%2A%29&spec_expand=1&start=0
8 https://archives.paris.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?
arko=YTo2OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMjQtMDUtMTgiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE6Im
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9 Voir note 13.
10 https://www.geneanet.org/cercles/view/colgnecmfondsmoscou/570236 document des archives nationales (Fichier central de la Sûreté générale en 1939).
11 Joseph Gourand Les Cendres mêlées, p. 19 et p. 61
12 https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.f r/fr/ark:/40699/m0054cae8a9dc395 Il a le matricule 2976. Source : Mémorial de la Shoah - Fonds UEVACJEA
13 Toutes ces remarques sur les chantiers de chômage dans la Nièvre sont tirés de l’ouvrage de Maurice Valtat Les Juifs de la Nièvre Une Communauté dans la Tourmente, La Camosine 2010 p. 36 à 41.
14 Maurice Valtat Les Juifs de la Nièvre Une Communauté dans la Tourmente, p. 193
15 https://ressources.memorialdelashoah.org/zoom.php?
code=215397&q=id:p_192260&marginMin=0&marginMax=0&curPage=0
16 https://www.legifrance.gouv.fr/download/pdf?id=Gjbw3CqgRxdJSAfrA2eFTe0gHdW0aljTwBvRKrtzL_8 =.
17 https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article183635