
Convoi 13
AUGIER Raphaël
ÂGE
16 ans(09-01-1926)
VILLE DE NAISSANCE
Lublin(Pologne)
SEXE
Homme (Enfant)
MATRICULE
Inconnu
AUGIER Raphaël n'a pas survécu.
MINIBIO
Raphaël Qugierest né le 9 janvier 1926 à Lublin (Pologne). Il habitait Neuville, Vire (Calvados).Il était le fils de Rywka Augier avec qui il a été déporté par le convoi 132 et le frère de Dora déportée par le convoi 62.
Informations sur la famille Augier convoi 13 sources mémoire vir(e)tuelle
La famille Augier est une famille juive d’origine polonaise. Elle habitait au n°16 de la cour de Neuville, après être arrivée en France en 1932. Comme d’autres familles juives de Vire, elle a été victime des persécutions antisémites. Voici les différents membres de cette famille.
Nuta tout d’abord, qui est le père. Né le 15 novembre 1899 à Krasnik, il était polonais. Il a participé à la guerre 14-18 (où il a été amputé d’une jambe), mais du côté allemand. Il est arrivé en France, et plus précisément à Neuville, avec le reste de sa famille, en 1932. Là, il est devenu marchand forain. Sans doute en raison d’une affection cardio-vasculaire, il a échappé à l’arrestation de juillet 42. Alors qu’il était presque mourant, il a été arrêté le 22 octobre 1943 à la cour de Neuville (en même temps que la famille Kaminsky). Il s’est retrouvé à la prison de Caen, à la Maladrerie, mais a été relâché grâce à Salomon Kaminsky qui parlait parfaitement l’Allemand et qui a convaincu les autorités de le libérer. Après la guerre, il a immigré au Canada, probablement avec ses deux dernières filles Rose et Sylviane.
Rywka, la mère, est née à Piaski en Pologne le 15 février 1899. Arrivée en France comme son mari, elle s’est faite recenser en 1936 sous le nom de Marie. Elle a été arrêtée le 14 juillet 1942 en même temps que son fils, Raphaël et d’une autre femme, Rivka Goldnadel. Elle a été transférée au camp de Pithiviers d’où elle sera déportée par le convoi 13 du 31 juillet 1942 Elle A été déportée à Auschwitz en même temps que les 1048 personnes qui composaient le convoi n°13. Au lendemain de la guerre, elle a été considérée comme « déporté politique » avec pour nom « Mme Anger ».
Raphaël était le fils aîné de la famille Augier. Il est né comme ses parents en Pologne, à Lublin le 9 janvier 1927. Il a été arrêté le même jour que sa mère alors qu’il n’avait que 15 ans, et a suivi le même parcours (camp de Pithiviers et convoi n° 13). Il a été considéré comme « déporté politique » dans la liste des Neuvillais morts pour la France. Comme sa mère, son souvenir est faussé car son nom, Augier est devenu « Anger ».
Dora Augier était la fille aînée de la famille. Elle est née comme son frère à Lublin, le 8 octobre 1929, en Pologne. Elle a été arrêtée en même temps que son père, le 22 octobre 1943 à 14 ans, dans la cour de Neuville. Elle a été détenue à la prison de Caen puis transférée à Drancy, où elle a déposé l’argent dont elle disposait (1000 francs) à l’administration du camp. A Drancy, Salomon Kaminsky a tenté de la faire passer pour sa fille adoptive… en vain. Son départ vers Auschwitz depuis Drancy s’est fait le 20 novembre 1943, ce qui a provoqué la détresse des Kaminsky et en particulier d’Adolfo très proche de Dora. Elle a été déportée par le convoi n° 62. Elle a probablement trouvé la mort à Birkenau dès son arrivée, car 914 personnes du convoi ont été directement gazées. Comme son frère et sa mère, elle a été considérée comme « déporté politique », son nom est devenu Anger et son prénom est devenu « Nora » au lieu de Dora.
Enfin Rose et Sylviane, les deux dernières filles de la famille Augier. La première est née le 21 novembre 1934 à Neuville, au même endroit que la seconde, le 20 octobre 1937. Nées en France, elles ont donc acquis la nationalité française. Leurs deux prénoms figuraient dans une liste d’otages juifs établie par les autorités allemandes le 28 août 1942. Toutes deux ont échappé aux arrestations qu’a connue le reste de la famille : d’après A. Kaminsky, elles auraient été cachées par la famille Bayle ; d’après Mme Vandaele, par la famille Passaquit, de Neuville. On ne sait rien des circonstances de ce sauvetage. Elles ont probablement accompagné leur père Nuta au Canada après la guerre.
Baptiste Ménard