Informations sur le sort de Samuel Rozenholtz convoi 5 et sa famille par son fils Claude Rosnay.

Je suis né le 19 juillet 1939 à Paris 12ème et j'ai habité au 26 rue Condorcet Paris 9^ème chez mes parents Samuel Rozenholtz et Pauline née Fouks à Paris le 23 août 1912 et décédée le 7 mars 1981.

Mon père Samuel Rozenholtz a été arrêté le 14 mai 1941 à la suite d'une convocation émanant de la préfecture de police de Paris et nommée plus tard « rafle du billet vert » qui l'invitait à se présenter pour examen de la situation.

Le jour-même, il a été envoyé et interné au camp de Beaune-la-Rolande, sous le matricule 1515 où il a vécu dans la baraque 14. Je précise que sur certains documents, l'orthographe de ses nom et prénom peut être différente car il ne savait pas écrire couramment le français.

De Beaune-la-Rolande, il a été déporté le 28 juin 1942 par le convoi n°5 (départ du train à 5 h 20) où il est arrivé à Auschwitz le 30 juin 1942. Il y est décédé le 31 janvier 1944. Je ne sais rien d’autre de lui car mes grands-parents maternels Maurice Fouks né en 1888 à Drohobycz en Pologne et décédé le 6 septembre 1963 et Hélène née Buda en 1890 en Pologne ne m’ont pas parlé.

Ma mère se trouvant entièrement démunie et sans aucune ressource a été contrainte de se cacher. Ne pouvant assurer ma sécurité et mon entretien le plus élémentaire, elle a préféré me confier à ses parents, avec l'espoir qu’ils ne subiraient pas le même sort que mon père. Elle a eu raison car peu de temps après, elle a été arrêtée et conduite à Drancy d’où elle a eu la chance de pouvoir s'évader.

J'ai donc été caché pendant toute la durée de la guerre chez mes grands-parents maternels Fouks demeurant 96 rue de Clignancourt à Paris 18ème. Cet appartement était mal chauffé et la nourriture peu abondante car tout était rationné. Durant cette période où les rafles et les dénonciations étaient nombreuses et afin d'éviter une arrestation, nous allions souvent dormir sur des pièces de tissus dans le petit atelier de confection de mon grand-père situé au 9 Passage Ramey à Paris 18^ème d’environ 10-12 m² où les rats et les souris pullulaient.

J'ai été adopté par la Nation Française en vertu d'un jugement rendu le 17 novembre 1948 par le Tribunal Civil de la Seine. Du fait de la législation en vigueur pendant l'occupation le salon de coiffure de mon père et son appartement situés au 26 rue Condorcet à Paris 9ème, ont été pillés et placés sous administration provisoire, puis confisqués comme l'ensemble de ses biens et valeurs.

J’ai vécu chez mes grands-parents jusqu’en 1965, année où j’ai épousé Arlette Jabelot. Nous avons divorcé en 1973. Je n’ai pas refait ma vie.