
Convoi 16
SZTEJNBERG Bajla
ÂGE
32 ans(15-01-1910)
VILLE DE NAISSANCE
Kałuszyn(Pologne)
SEXE
Femme
MATRICULE
Inconnu
SZTEJNBERG Bajla n'a pas survécu.
MINIBIO
Bajla SZTEJNBERG est née ALTERMAN, en 1910 à Kałuszyn (Pologne). Elle habitait 18, Rue Charlot, Paris 03 (Paris).
Photos de Bajla Sztejnberg convoi 16
Informations sur Bajla Sztejnberg convoi 16 par son fils Marcel Sztejnberg
Ma mère Bajla Alterman, soeur de Charles est née le 15 janvier 1910 à Kaluszyn et assassinée à Auschwitz.
Mon père Nysen Stejnberg est né le 13 septembre 1912 à Kaluszyn en Pologne et assassiné à Auschwitz.
Mon frère Henieck est né le 13 avril 1934 à Paris 10 ème et assassiné à Auschwitz.
Moi, Marcel, je suis né le 9 mars 1937 à Paris 10ème.
Nysen et Bajla ont quitté la Pologne pour la France en 1933 et se sont installés à Paris où Nysen exerçait la profession de tailleur à domicile, Bajla l'aidant pour les finitions. La famille vivait au 18 rue Charlot Paris 3ème.
Nysen, Juif étranger, a été convoqué le 14 mai 1941 à la gendarmerie de la rue des Minimes. Arrêté e envoyé au camp de Beaune-la-Rolande. Il a été rapidement affecté à la ferme de la Matelotte, dans le village de Cerdon (Loiret). Le 13 juillet 1942, Il a été emmené au camp de Pithiviers et déporté par le convoi 6 le 17 juillet 1942 à Birkenau où il est décédé le 24 août 1942.
Bajla et leurs deux fils ont été arrêtés lors de la rafle du Vel d'Hiv' le 16 juillet 1942 puis transférés au camp de Beaune-la Rolande. Elle a été déportés le 7 août 1942 par le convoi 16. Henri (Henieck), 8 ans et Marcel, 5 ans, sont restés seuls à Beaune-la-Rolande pendant un mois et demi puis ont été transférés à Drancy.
Henri a été déporté le 18 septembre 1942 par le convoi 34.
Marcel souffrant d'une maladie contagieuse, la scarlatine, a été transféré à l'hôpital Claude-Bernard à Paris le 4 septembre 1942, puis à la pouponnière de Neuilly. Sa tante Léa (Echt) Alterman, prévenue par sa mère internée par l'intermédiaire d'un gendarme, l'y a trouvé et l'a amené chez elle. Une voisine, madame, Sevestre, a emmené dès le lendemain Marcel et sa cousine Charlotte Amsel à Saulty (Pas-de-calais) près d'Arras chez des fermiers monsieur et madame Poulain. Ils y sont restés 2 ans et demi cachés sous le nom de Charlot et Charlotte Lemaire.
Mon père avait quatre soeurs. Deux ont immigré en Argentine avant la guerre, Luisa et Haia, la troisième, Szandla, a été déportée sans retour à Auschwitz. La quatrième, Malka épouse Sukno, a pu se cacher.
Témoignage audio de Marcel Sztejnberg pour son père Nysen convoi 6 et sa mère Bajla convoi 16
Cliquez sur le lien ci-dessous ou sélectionnez-le, puis clic à droite, ouvrir le lien.
https://www.deezer.com/fr/episode/419562057
C'était ce jour-là, podcast de Marcel Sztejnberg par Isabelle Birambaux 19 mai 2024
Pour écouter le podcast copier le lien dans un navigateur puis le coller.
https://www.youtube.com/watch?v=QacB2MFMWSc&list=PL94T8FAHSoqSty1IPKsxu5VSNpxYHf3rQ&index=6&pp=iAQB
Audios
Courte biographie de Marcel Sztejnberg, fils de Nysen et Bajla Sztejnberg convoi 6 et 16
Je m'appelle Marcel Sztejnberg. Je suis né à Paris en 1937, dans une famille juive originaire de Kaluszyn, une petite ville de Pologne, proche de Cracovie. Mes parents, Nathan (Nysen) et Berthe (Bajla), avaient fui l'antisémitisme polonais pour venir s’installer à Paris en 1933. Mon frère Henri est né en 1934, moi trois ans plus tard. Nous vivions rue de Saintonge, puis rue Charlot, dans un quartier de Paris: le Marais. Mon père était tailleur, ma mère l’aidait. Nous parlions yiddish à la maison.
Mais tout s’est effondré avec la seconde guerre mondiale. En mai 1941, mon père a été arrêté lors de la rafle du « billet vert » et interné dans le camp de Beaune-la-Rolande. Le 17 juillet 1942, il est déporté à Auschwitz par le convoi n°6. Il n’en est jamais revenu. Un mois plus tard, le 16 juillet, ma mère, mon frère et moi sommes arrêtés à notre tour, lors de la rafle dite du Vel d’Hiv. Nous avons également été internés dans le camp de Beaune-la-Rolande. Ma mère a été déportée le 7 août par le convoi n°16, puis mon frère le 18 septembre par le convoi n°34. Tous deux ont été assassinés à Auschwitz.
J’ai survécu uniquement parce que j’étais atteint de la scarlatine et transféré à l’hôpital Claude Bernard.
Et c’est grâce au courage de ma tante Léa et à l’aide d’une voisine, que j’ai été sauvé clandestinement et placé dans une ferme à Saulty, dans le Nord. J’avais un faux nom, Charlot Lemaire. J’y suis resté deux ans, caché avec ma cousine Charlotte. Ce furent des années difficiles, mais j’étais en vie.
À la Libération, je suis revenu à Paris. J’avais 7 ans, orphelin, hébergé par ma grand-mère Bryna et mon oncle Charles qui est devenu mon tuteur. J’ai été ballotté dans plusieurs foyers d’enfants juifs orphelins : Andrésy, Le Mans, Aix-les-Bains… Je faisais tout pour m’accrocher, mais j’étais instable, blessé, incapable de rester assis à une machine à coudre comme le voulait la tradition familiale. Finalement, je suis devenu coupeur chez un cousin éloigné. En 1956, je me suis marié avec Marie Reine. Ensemble, nous avons eu trois fils : Alain, Éric et Xavier.
J’ai travaillé durement pendant plus de 40 ans dans la confection, dirigeant mon propre commerce avec ma femme.
Ce n’est qu’après ma retraite en 1997 que j’ai commencé à reconstruire ce que j’avais perdu : ma mémoire.
J’ai mené des recherches acharnées sur ma famille disparue. J’ai découvert des documents dans les différentes archives, visité Auschwitz avec mes enfants et petits-enfants, participé à des cérémonies de commémoration.
En 2002, j’ai fondé une association pour retracer l’histoire du convoi n°6, celui qui a emporté mon père. J’ai lu des livres, rassemblé des témoignages, j’ai voulu comprendre, transmettre, redonner des noms et des visages à ceux que les nazis ont voulu effacer.
Aujourd’hui, je suis le seul survivant de ma famille proche. Mais je ne suis pas seul. J’ai trois enfants, plusieurs petits-enfants et arrière-petits-enfants. Une belle revanche sur l’Histoire. Ma quête de mémoire est un devoir, une nécessité, un acte d’amour envers mes parents et mon frère qui ont été assassinés parce qu’ils étaient Juifs.
Je leur dois de ne pas les oublier.