Le 14 mai 1941, 5000 Juifs parisiens ont été convoqués rues de la Grange-aux-Belles et Edouard Pailleron, au gymnase Japy et à la caserne des Minimes. Ils sont embarqués à la gare d'Austerlitz dans les trains spéciaux qui les conduisent en zone libre / Derrière les barbelés d'un camp de concentration de la région de Pithiviers sous le contrôle des gardes mobiles. Paris-Midi écrit : Cinq mille parasites de moins dans le grand Paris qui en avait contracté une maladie mortelle. D'autres ponctions suivront .

Naftal Uszer Szylit est né le 12 ou le 18 mai 1904 à Dzialoszyn (Pologne). Il est arrivé en France en 1926. D’abord mineur de fond en Lorraine, puis métallurgiste à Montceau-les-Mines, garçon de café et enfin, tailleur à domicile. Il était l’époux de Monat Malka et le père de Maurice Szylit. La famille habitait 7 impasse des Chevaliers à Paris 20ème.

Il a été arrêté le 14 mai 1941 lors de la rafle dite du billet vert. Il a été interné au camp de Pithiviers (Loiret), où il est surnommé « Herriot ». Membre du Comité de Résistance, Naftal Szylit, avec ses camarades internés, effectuaient un travail social, culturel et politique, dont l’objectif était de mener une lutte globale contre l’administration du camp mais aussi au-delà, en liaison avec l’Organisation Juive de la Résistance à Paris (ensuite UJRE). Pour conserver le travail considérable effectué aux camps de Beaune-la-Rolande et Pithiviers – journal mensuel, tracts, photographies –, « Herriot » et ses camarades dont Nahum Fajnsztein, y ont enfoui les archives dans des boites en fer pour les enterrer dans le camp de Pithiviers même.

Naftal Szylit a été déporté du camp de Pithiviers par le convoi 6 le 17 juillet 1942 à destination du camp d’Auschwitz (Pologne). Il n’est pas revenu de déportation. En 1946, malgré un important travail de fouilles, les boites enterrées par les internés avant leur déportation n’ont pas été retrouvées.

Maurice Szylit est décédé en 2016.