Jacob (Jacques) Klinger est né le 22 septembre 1920 à Strusow (Pologne). Allemand d'origine, né en 1920 en Pologne dans une famille de langue allemande, Jacques a 5 ans quand ses parents fuient l'antisémitisme en Pologne pour s'installer en Allemagne. De 1925 à 1932, les parents Klinger y tiennent un magasin de détail et de vêtements pour homme.

En 1932, la famille fuit de nouveau la montée de l'antisémitisme et se réfugie en Espagne, un des rares pays à l'époque à laisser entrer les Juifs sur son sol. Lorsque la guerre d'Espagne éclate en juin 1936, la famille Klinger décide de partir pour la France.  Elle s'installe en décembre 1936 à Paris où le père de Jacques monte une fabrique de maroquinerie. A l'époque, toute la famille est encore polonaise.

A la déclaration de guerre, Jacques s'engage volontairement dans l'armée française. Le 13 mai1941, Jacques reçoit une convocation au commissariat. Il s'y rend le lendemain, est arrêté et conduit au camp de Pithiviers. Il y reste plus d'un an. Le 25 juin 1942, Jacques fait partie du convoi 4 qui emmène plusieurs centaines de prisonniers vers Auschwitz. Peu après son arrivée, Jacques est transféré à Birkenau. Comme il parle allemand et sait taper à la machine, il intègre le bureau principal, la Haupschaftstube. Le travail de Jacques consiste à établir des statistiques sur le nombre de déportés qui entrent au camp, d'où ils viennent, combien sont envoyés au gaz, combien sont morts de mort naturelle ? Il tient aussi le Numerbuch, qui contient tous les noms et les numéros des prisonniers et qu'il met à jour tous les jours, en fonction des morts, des gazés et des changements de bloc. Grâce à cela, il réussit à sauver plusieurs personnes de la chambre à gaz, en modifiant un numéro sur une liste de personnes appelées à être gazées le lendemain des appels ou en remplaçant le numéro d'un vivant par celui d'un mort.

Jacques retrouve au camp son frère Léon déporté après lui par le convoi 36 et qui travaille comme veilleur de nuit au commando Kanada. Au moment de l'évacuation du camp, à la fin octobre 1944, Jacques part avec les autres prisonniers, dont son frère. Ils sont évacués en train vers Berlin puis vers Kaufering, un camp dépendant de Dachau. Le camp de Kaufering est évacué à pied en avril 1945 vers le camp de Burberg. A Paris, Jacques et Léon retrouvent leurs parents qui se sont cachés à Saint Nectaire et leur appartement. Il a été appelé comme témoin au procès du commandant d'Auschwitz, Rudolph Hess. Jacques Klinger vit depuis 1962 en Israël. Il a une fille et deux petites-filles.

Il existe un témoignage en hébreu par Jacob Klinger

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