
Convoi 6
PULVERMACHER Hill
ÂGE
38 ans(30/04/1904)
VILLE DE NAISSANCE
Lodz(Pologne)
SEXE
Homme
MATRICULE
49622
PULVERMACHER Hill n'a pas survécu.
Déportés ayant un lien avec PULVERMACHER Hill :
MINIBIO
Hill PULVERMACHER est né à Lodz. Il était tailleur et demeurait à Montceau Les Mines, 5, rue Ferrer. Il était marié à Pesa DAVIDMAN. Elle a été déportée. Leurs 2 enfants ont échappé à la déportation.
Photos personnelles de Hill Pulvermacher convoi 6
Photos personnelles de Pesa Pulvermacher convoi 6
Informations sur les familles Pulvermacher et Wietrzniak convoi 6
Les Pulvermacher et Maurice Wietrzniak
Parmi les Juifs rescapés des rafles de 1942 à Montceau-les-Mines, le trajet de Maurice Wietrzniak est remarquable car, déjà presque adulte, il n'eut qu'une idée : mettre toutes ses forces dans la résistance contre les Nazis. Cette courte biographie va permettre de parcourir l'histoire d'une famille juive polonaise dont plusieurs membres, arrêtés par les policiers de Montceau et du Creusot, vont être assassinés à Auschwitz.
Les origines
Maurice Wietrzniak est né à Metz le 23 mai 1924, de parents tous deux Juifs originaires de la région de Lodz en Pologne.
Sa mère, Chaja Pulvermacher, est née le 15 août 1903 à Alexandrow, dans la famille d'un couple très pratiquant (son père était rabbin) qui eut neuf enfants. Au lendemain de la première guerre mondiale, certains partirent vers la France, leur point de chute étant la région de Metz où vivait une importante communauté juive, dont la langue Yiddish était proche de la leur,
En 1922, un drame conduisit les parents à les y rejoindre avec leurs deux derniers enfants (Chaja et son jeune frère Emmanuel né en 1906) : un mariage auxquels ils assistaient fut attaqué par une bande de « hooligans » polonais qui assassinèrent et mutilèrent la jeune mariée. La terre de Pologne leur apparaissant désormais insupportable, ils partirent vers cette France dont leurs enfants exilés disaient tant de bien.
La famille ne devait pas restée tout entière à Metz, certains se dirigeant vers Paris, d’autres vers la Saône -et-Loire où arrivait une importante émigration polonaise qui allait offrir une clientèle à leurs métiers d'artisans ou de commerçants : A Montceau, s’installa ainsi la fille aînée (Hella) née en 1893, qui avec son mari Nathan Szteinberg , vendait tissus et confections sur les marchés ; elle résidait près de la gare, au 2 rue Jean Jaurès dans un bâtiment d'angle où vivaient d'autre familles juives, au-dessus du bar-hôtel marseillais. Son frère Hill était installé à proximité, avec sa famille, au premier étage du 5 rue Ferrer, en face du commissariat de police et de la mairie. L’appartement abritait son atelier d'artisan-tailleur, car ses convictions socialistes lui faisaient penser qu’une activité productrice était plus honnête qu'un commerce. Après un passage à Paris où il s'est marié, leur frère Emmanuel menait, lui, une activité de marchand-forain au Creusot où résidait la sœur de sa jeune épouse ; il acquit une certaine aisance.
Le père de Maurice, IcykWiertzniak, est né le 23 octobre 1903 à Chmielnik, près de Lodz. Orphelin, il fut recueilli par un oncle qui lui fit apprendre le métier de menuisier-ébéniste. Ils habitaient près des Pulvermacher et Icyk noua un amour de jeunesse avec Chaja qui avait son âge. Au départ des Pulvermacher vers la France, il n’eut plus qu’une idée : les rejoindre pour retrouver Chaja. Sans papiers ni argent, il grimpa dans un train de marchandises à destination de l’Allemagne. Là, il put se faire embaucher durant quelques mois chez un artisan-menuisier, le temps d’économiser le prix du billet pour la France.
Aussitôt réunis à Metz, Icyk et Chaja se marièrent religieusement en 1923. Ils célébrèrent leur mariage civil à Lunéville en 1925. Les enfants qui naquirent furent successivement Maurice en 1924, Paulette en 1927 et Noël en 1934. La famille connut une période heureuse dans la proximité des grands-parents. Le monde extérieur était cependant empreint d’hostilité : de la part des gamins qui souvent tracassaient les vieux dans la rue à cause de leur façon de s’habiller, de la part de la communauté juive locale qui tenait les « Polaks « à distance.
Toute la famille état orientée à gauche ; Chaja racontait autour d’elle, qu’arrivant en France, elle avait embrassé la terre des droits de l’Homme, Icyk était membre du Bund et participait au soutien à la République espagnole, incitant ses enfants à faire de même. Ceux -ci s’intégrèrent ainsi à la jeunesse française.
A Montceau-les-Mines
Quand la guerre éclata et que l’évacuation de Metz se dessina, à l’automne 1939, la grand-mère n’eut qu’une idée en tête : aller à Montceau où vivent déjà deux de ses enfants : sa fille Hella et son fils Chil, à proximité de son autre fils Emmanuel, installé au Creusot. Ainsi y partirent les Wietrzniak et les grands-parents.
La famille Wietrzniak occupait bientôt un appartement voisin de celui de l’oncle Chil, au premier étage du 5, rue Ferrer. Le père, Icyk, trouva rapidement un travail dans son métier de menuisier, tandis que Maurice se fit d’abord embaucher à la mine, où il resta du 12 octobre au 11 décembre 1939. A 15 ans le travail ne lui convenait guère et il reprit un temps ses études à l’EPS (Ecole primaire supérieure) de Montceau.
C’est dans cette période qu’il amorça sa vie résistante, d’abord en entrant en contact avec un réseau de passeurs de la ligne de démarcation pour lequel il fait quelques missions. Dans le dossier qu’il remit après la guerre à l’administration militaire, il spécifia aussi qu’en avril 1942, il entra en contact avec le parti communiste clandestin de Montceau, « l’OS » (Organisation spéciale). Deux circonstances l’amenèrent bientôt à quitter l’appartement familial et à se réfugier dans une ferme à bonne distance de Montceau : d’abord la police et la gendarmerie françaises achevaient à cette époque de démanteler l’organisation du parti communiste du bassin minier ; de plus, sa jeune sœur Paulette fut arrêtée à la sortie du cinéma après un tapage collectif contre les actualités de propagande vichyssoise et allemande. Elle a été conduite quelques heures à la prison de Chalon, attirant par-là l’attention sur la famille.
Caché à la campagne, Maurice échappa à la rafle des Juifs de juillet 1942 (qui, en principe ne le visait pas car né à Metz, il avait la nationalité française). Prévenu de l’arrestation des parents par Paulette, dans la soirée du 13 juillet, il vint le lendemain matin les voir à la gare, alors qu’ils étaient déjà installés dans le train qui allait les conduire au camp de Pithiviers. Il échappa de justesse alors au zèle des policiers français.
Ce 14 juillet 1942, s’en allèrent ainsi 36 Juifs de Montceau et du Creusot avec parmi eux, six membres de la famille Pulvermacher (Emmanuel et Zysla, Chil et Pesa, Icyk Wietrzniak et Chaja. A Pithiviers ils furent placés dans le convoi 6 qui partira pour Auschwitz le matin du 17 juillet 1942.
Seul Icyk survivra, par une circonstance incroyable, le fils de son éphémère patron menuisier allemand de 1922, qui servait parmi les gardiens du camp, le reconnut à la descente du train et lui sauva la vie.
Revenons à Montceau : la sœur ainée Hella n’a pas été arrêtée, car de nationalité française et trop âgée (elle avait 49 ans, alors que la rafle ne visait que les Juifs étrangers de 16 à 45 ans), elle recueillit donc ses quatre neveux et nièces (Léon et Raymond Pulvermacher, Paulette et Noël Wietrzniak, dont les âges allaient de 8 à 15 ans). Elle les hébergera jusqu’au 9 octobre, date à laquelle elle fut à son tour emmenée, les enfants réussissant à s’enfuir…
Maurice comprit qu’il n’a échappé à l’arrestation que miraculeusement ; il franchit alors la ligne démarcation et partit vers le département de la Dordogne où s’est réfugiée sa tante Esther Pulvermacher, sœur de sa mère Chaja. C’ainsi qu’il arriva dans la petite ville du Buisson-de-Cadouin, entre Sarlat et Bergerac.
Dans les maquis du Sud de la France
Laissons-le raconter le reste de son histoire :
« Jusqu’en juillet 1942, je reste en Saône-et-Loire. Après la dislocation du réseau, je rejoins le maquis de la Dordogne entre Belvès et le Buisson. Organise des maquis avec les réfractaires du STO. Sabotages dans la région. Rejoins le Ventoux fin 1942 sous les ordres du Colonel Beynes (alors capitaine), résistance en ville (tracts et sabotage)
Maquis de Saint-Saturnin -les-Apt en 1944
Nommé d’abord fourrier de compagnie puis chef de groupe.
Plusieurs sorties avec le groupe à ?
Après l’attaque de Saint-Saturnin où le groupe se disloque, rejoins le Lubéron sou les ordres du Commandant Jean-Pierre.
Adjoint au responsable militaire FTPF de Pertuis, participe à la libération de la ville. Nettoyage de la Durance. Bagarres à Villelaure et à Lauris. Commande une section à la bataille de Coustellet le 19 août.
Également blessé au bras. Un de mes groupes rentre le premier à Cavaillon
Libère Carpentras
Commande le premier groupe de maquisards qui entre à Orange.
A l’intégration des FFI, deviens Lieutenant. Fais l’école des Cadres à Aix-en-Provence.
Dans ce CV destiné à l’administration militaire remarquons que pour expliquer son départ pour la Dordogne, Maurice omet l’indication pourtant majeure de la déportation de sa famille et des menaces qui pesaient sur lui en tant que Juif.