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Convoi 4

FRYDMAN Juda

ÂGE

32 ans(27/09/1909)

VILLE DE NAISSANCE

Brzeziny(Pologne)

SEXE

Homme

MATRICULE

42029

FRYDMAN Juda n'a pas survécu.

MINIBIO

Juda FRYDMAN est né en 1909 à Brzeziny (Pologne). Il était tailleur et habitait 213 rue de Belleville Paris 19ème.

Informations sur Juda Frydman par sa fille Betty Frydman-Guénik convoi 4

Le témoignage de Betty Frydman-Guénik

 « Je suis née à Paris le 29 décembre 1934, mon frère Marcel le 12 août 1938. Mon père, Juda, est conduit à Pithiviers le 14 mai 1941 et déporté à Auschwitz par le convoi n°4 du 25 juin 1942.

Le 16 juillet 1942, à 5h30 du matin, deux policiers frappent violemment à la porte de notre appartement. Ils ordonnent à ma mère, Chana, de préparer sa valise en 15 minutes. Elle les supplie de nous épargner, mon frère de 4 ans et moi, 8 ans, en vain ! Un quart d’heure plus tard, nous montons, effrayés, dans un car de police. Au Vélodrome d’Hiver, la foule est parquée comme du bétail. Ma mère, ayant repéré une « place » au sommet des gradins, me fait promettre de ne jamais me séparer de mon petit frère. Les gens ne cessent de crier jour et nuit. L’air que l’on respire est infect avec ses odeurs d’excréments et d’urine. Le Vel’ d’Hiv est un véritable bouillon de culture et de parasites. Marcel attrape la gale et me la transmet aussitôt.

Nous sommes transportés tous les trois à Rothschild. Ayant fait une chute au Vélodrome d’Hiver, ma mère est admise dans un pavillon séparé du nôtre. Marcel et moi sommes placés dans un bâtiment réservé aux maladies infectieuses. Enfin rétablis, nous pouvons rendre visite à notre mère, son état s’est aggravé. Un sentiment de solitude et d’impuissance nous habite.

Lors de notre dernière tentative de la revoir, nous apprenons qu’elle a été transférée à Drancy, puis déportée à Auschwitz par le convoi n° 26 du 31 août 1942.

 Marcel et moi avons vécu six mois dans cet Hôpital aux allures de prison avec ses barbelés et la police chargée de garder les internés. Claire Heyman et Maria Errazuriz, deux assistantes sociales de l’Hôpital, ont créé un réseau de résistance, en lien avec les réseaux Plutus et Joliot-Curie. Un soir, Marcel et moi avons quitté l’hôpital Rothschild dans un fourgon mortuaire, cachés sous un drap.

 Le lendemain, nous sommes accueillis dans une institution, en province, le Château du Moulinet. On m’enlève mon étoile dès mon arrivée. On nous demande d’oublier nos noms : nous nous appelons durant deux ans, Marguerite et Marcel Dupont !

À la fin de la guerre, nous intégrons l’orphelinat Rothschild. Claire Heyman occupe une place immense dans nos cœurs. Jusqu’à la fin de sa vie, en 1997, c’est Tante Claire. De longues années après, j’ai rencontré Maurice, mon mari. Marcel a vécu avec nous jusqu’ à l’âge adulte. Je suis toujours restée fidèle à ma promesse... »

(Source : Extraits de « Pitchipoï, voyage vers l’inconnu »

par Maurice Guénik)

Photos de Juda Frydman convoi 4

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