
Convoi 35
RUDOWICZ Israël David
ÂGE
51 ans(17-10-1891)
VILLE DE NAISSANCE
Kozienice(Pologne)
SEXE
Homme
MATRICULE
178322
RUDOWICZ Israël David a survécu.
MINIBIO
Israël David Rudowicz est né le 06/08/1891 ou le 17/10/1891 à Kozienice en Pologne. Il est le fils de Lajzor (ou Leizer / Eliezer) Rudowicz et de Malka née Zilberberg. Il est Français par naturalisation. Il est tailleur. Il est marié avec Perla née Bocszker / Boczker. Ils ont deux enfants, Maurice et Denise. Ils habitent 139 Bd Voltaire Paris 11e. Israël a été interné le 21/08/1941 à Drancy sous le matricule 1808, 2834, 7552, puis 26550. Il a été transféré à Pithiviers d'où il a été déporté par le convoi 35 parti de Pithiviers le 21/09/1942 à destination d'Auschwitz. Denise a été déportée à 15 ans par le convoi 63 et a été rescapée.
Photos personnelles d'Israël-David Rudowicz convoi 35
Récits de la fille et du petit-fils d'Israël-David Rudowicz convoi 35
Premier récit par Chantal Avram, la 2ème fille d'Israël-David Rudowicz
« Tu seras mon bâton de vieillesse » me disait mon cher père David Israël Rudowicz.
Hélas, il est parti trop tôt pour que cette belle vision se réalise. J’avais 19 ans, il en avait 76.
Il aimait la vie, et m’a grandement communiqué cet amour. Il avait vécu le pire à 50 ans : 13 mois au camp de Drancy, un passage de 20 jours au camp français de Pithiviers, puis 2 ans ½ de déportation dans les camps nazis d’Auschwitz, Blechammer, Buchenwald. Il n’avait aucune nouvelle de Perla, sa première femme, ni de Denise et Maurice, ses enfants. Le camp ayant été libéré le 11 avril 1945, il a regagné la France début mai. Ma chère grande Sœur Denise (elle avait 15 ans lors de son retour d’Auschwitz après 1 an ½ de déportation) et Papa se sont retrouvés devant leur appartement du boulevard Voltaire où ils vivaient heureux en famille, avant-guerre. Il lui en aura fallu de la force, du courage et de la persévérance pour recréer une famille. Il a épousé ma Mère Cypa, elle aussi veuve de déporté, et mère de Victor, mon cher frère de 11 ans lors de la libération. Ils se sont fréquentés puis ont décidé de tout reconstruire. Quelle belle leçon de vie !
C’est ainsi que je suis née en décembre 1948.
Papa a été mon soleil. Quand j’ai commencé à prendre réellement conscience de ce qu’il avait vécu, je lui ai demandé de « me raconter », et il l’a fait. Il m’a parlé, souvent le dimanche matin. Je les appelais « mes petits matins Auschwitz ». Ces échanges ont constitué pour moi, « mon bâton de vie », car il restait lumineux et positif, et l’enseignement qu’il m’a donné « au camp, par le travail (il était tailleur) je m’en suis sorti et j’ai survécu » m’a marquée à jamais. J’ai consacré une bonne partie de ma vie et de mon énergie au travail, devenu une de mes valeurs.
Papa aimait la vie, et tout le monde l’aimait. Il m’emmenait très souvent au restaurant yiddish « chez Henri », rue Basfroi, un peu en cachette de Maman, car il a toujours eu des douleurs gastriques après-guerre et elle veillait. J’adorais ces moments de joie et de partage. Ma grande Sœur Denise, s’est mariée alors que j’avais 3 ans. Elle venait nous voir tous les samedis avec une pâtisserie confectionnée avec amour. Tous les amis de Kozienice venaient « taper le carton » les dimanches à Villepinte, où il avait fait construire une maison en 1933.
Pour moi, il était devenu « un sage, un tsadik »
Chantal AVRAM, née RUDOWICZ 28-08-2021
Deuxième récit par Michel Weizman, son petit-fils, fils de Denise, sa première fille.
Moi-même, j'ai gardé deux images, entre autres, de cette maison de Villepinte où, en fait, nous avons passé beaucoup de temps étant enfants
Une, un peu grave, c'est celle de mon grand-père David, fumant la pipe assis sur les marches du perron, immobile pendant de longues minutes, le regard figé. A quoi et à qui pouvait-il penser
L'autre, un peu plus anecdotique, ce sont les dimanches où beaucoup de voitures étaient garées devant la maison, et ces parties de belote dont parle Chantal. Elles étaient souvent jouées à 4 par équipe de 2 (mon grand-père David et tonton Max contre mon père Bernard et son frère ainé Louis). J'ai souvenir de mémorables "engueulades" que subissait tonton Max de la part de mon grand-père lorsqu'il jouait mal et qu'il faisait perdre son équipe.