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La gare de Pithiviers devient un centre de mémoire de la Shoah dans le Loiret © Isabelle Racine France Télévisions Centre-Val de Loire

L’ancienne gare SNCF de Pithiviers devient un lieu de mémoire et d’éducation sur la Shoah

Publié le 15/07/2022 à 12h38 • Mis à jour le 18/07/2022 à 09h00

En 1942, depuis la gare de Pithiviers, six convois ont déporté des Juifs dans le camp d’Auschwitz-Birkenau en Pologne. Le Mémorial de la Shoah vient d’en faire un lieu de mémoire et de transmission. Pour ne pas oublier.

La rafle du Vel d’Hiv, c’était il y a 80 ans : les 16 et 17 juillet 1942, plus de 13 000 Juifs étaient arrêtés et emmenés au vélodrome d'hiver à Paris. Ils seront ensuite envoyés en train vers le camp de la mort d’Auschwitz-Birkenau en Pologne.

Des milliers de Juifs ont transité par cette gare

Plus de 8 000 Juifs ont transité par la gare de Pithiviers dans le Loiret. Six convois sont partis de cette gare en 1942. Elle est donc le témoin de l’internement des Juifs en France et de leur déportation. Le Mémorial de la Shoah, en partenariat avec la SNCF, a décidé d’en faire un lieu de mémoire pour accueillir, gratuitement, le public et notamment les scolaires autour d’une exposition permanente sur le rôle des gares de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande (d’où sont partis 2 convois) dans l’internement et la déportation des Juifs.

La volonté est d’expliquer, de transmettre, de raconter et surtout de s’interroger : comment en est-on arrivé là ? Quels ont été les mécanismes qui ont été mis en place ? C’est notre objectif en essayant de toucher les scolaires.

Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah

L’objectif est de témoigner de ce qu’il s’est passé dans cette gare, de faire réfléchir sur les conséquences de l’antisémitisme sur notre histoire.

La rénovation de la gare

Le Mémorial de la Shoah gère désormais ce lieu unique en France, la seule gare témoin des déportations de Juifs français. La façade du bâtiment a seulement été rafraichie pour rester telle qu’elle était il y a 80 ans. L’intérieur n’a pas été reconstitué mais seulement aménagé avec une scénographie très simple, toute en sobriété présentant de nombreux documents d’archives, souvent inédits, et de plusieurs films basés sur des témoignages.

Jean-Louis est le fils de Juifs déportés : Berek et Bajla Maslowski. Il gère un site dédié aux déportés passés par les camps du Loiret. Il a donné la photo de mariage de ses parents. Elle est exposée parmi de nombreuses autres. "Je me considère moi aussi comme un survivant, je n’aurais jamais dû naître". Avec beaucoup d’émotion, il raconte :

Mon père a été déporté par le convoi numéro 4 du 26 juin 1942. Ma mère a été raflée et est partie de Drancy en 1944. Le plus extraordinaire, c’est qu’ils se sont retrouvés par hasard et sans dire leur lien à Auschwitz. Ils sont revenus tous le deux. Je suis né en 1946 après la guerre

Jean-Louis Maslowski

Dans le cadre de la commémoration du 80ème anniversaire de la Rafle du Vel d’Hiv, Emmanuel Macron, Président de la République, s’est rendu le 17 juillet 2022 à la gare de Pithiviers pour inaugurer ce nouveau lieu de mémoire.

 

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